Internet et droit : nouvelles technologies

Internet et Droit , nouvelles technologies : Vers la fin du référencement non publicitaire ?

La Cour d'Appel de Douai a rendu un arrêt le 05 octobre 2011 plus qu'étonnant et allant contre tous les principes du référencement, mais a donc créé par ailleurs une première jurisprudence en la matière et donc du Droit là où il n'y en avait "presque" pas.

Les professionnels indépendants du référencement ont du souci à se faire, ou comment une Cour, sans le vouloir très certainement, va inciter les professionnels ayant des sites à se tourner vers les entreprises vendant de liens publicitaires sur internet plutôt que d'aller voir des entreprises locales spécialisées dans le référencement...

La Cour d’Appel de Douai a donc condamné une société et son gérant à supprimer les nombreux sites satellites redirigeant les internautes vers un site principal, qui avaient été créés dans la perspective d’un référencement important sur les moteurs de recherche : "en multipliant la réservation de noms de domaine comportant à de nombreuses reprises le terme bière favorisant la création de liens orientant vers leur nom de domaine, le plaçant de ce fait en tête des moteurs de recherche, Julien L. et la sarl Saveur Biere ont commis des actes de concurrence déloyale en privant le site appartenant à Céline S., qui exerce dans le même secteur d’activité, d’être normalement visité ".

 

La loi du 13 décembre 2011 : portée sur les procédures relatives à l'autorité parentale

La loi du 13 décembre 2011 : portée sur les procédures relatives à l'autorité parentale

La loi (n°2011-1862) du 13 décembre 2011 relative à la répartition des contentieux et à l'allègement de certaines procédures juridictionnelles a été publiée au journal officiel. Outre la suppression des juridiction de proximité, et des règles de compétence avec lesquelles les professionnels du droit devront désormais composer, un élément intéresse une grande majorité des français : il y a désormais une expérimentation pour 3 ans d'une procédure de médiation familiale obligatoire préalablement à une saisine du juge aux affaires familiales sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale.

Mise en examen dissimulée à l'employeur

Mise en examen dissimulée à l'employeur = licenciement 

Une femme, engagée par une compagnie d'assurance, est mise en examen pour des faits d'escroquerie en bande organisée.

Son employeur apprend sa mise en examen par la presse, et décide de la licencier.

Estimant que son employeur avait été informé bien avant le délai de 2 mois prévu par le Code du travail pour mettre en oeuvre des sanctions (article L1332-4 du Code du travail), la salariée saisit donc la Juridiction prud'homale. L'affaire est portée devant la Cour de cassation (Cour de Cassation, chambre sociale, 29/09/2014, n°13-13661), qui énonce alors à cette occasion :
Que le fait pour un salarié de dissimuler un fait en rapport avec ses activités professionnelles et les obligations qui en résultent, et qui peut avoir une incidence sur l'exercice de ses fonctions, peut constituer un manquement à la loyauté du salarié envers l'employeur ;
Qu'en l'espèce, même si la salariée bénéficiait de la présomption d'innocence, le fait caché à l'employeur était bien en rapport avec ses fonctions, et de nature à en affecter le bon exercice.
La Cour d'appel n'avait pas fondé sa décision sur la seule mise en examen de la salariée, et a donc pu relever un manquement de la salariée à ses obligations professionnelles.

Droit du travail

Droit du Travail : Les sanctions disciplinaires sont désormais soumises au même délai que les licenciements.

L'employeur doit désormais respecter un délai minimum de 2 jours ouvrables à compter de l'entretien préalable avant de notifier une sanction disciplinaire à un salarié (contre 1 jour auparavant). Article 48, loi n° 2012-387 du 22 mars 2012, JO du 23 . Concernant la notification de la sanction, celle-ci doit être effectuée sous la forme d’une lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou d’une lettre remise en main propre contre décharge, au plus tard 1 mois après le jour de l’entretien.

 

Etre un salarié protégé ne protège pas contre les comportements déplacés

Etre un salarié protégé ne protège pas contre les comportements déplacés

Un salarié protégé adresse, à une jeune salariée de son entreprise, des appels téléphoniques et de nombreux courriels "au contenu déplacé et insultant".

La salariée lui demande à plusieurs reprises de cesser de l'importuner, mais le salarié protégé continue tout de même, et va même jusqu'à importuner la salariée à son domicile !
 
L'employeur engage alors la procédure de licenciement du salarié. Ce dernier étant protégé, l'employeur demande donc l'autorisation de l'inspecteur du travail.
 
L'inspecteur du travail autorise le licenciement, et le Ministre de l'écologie, du développement et de l'aménagement durable substitue sa décision à celle de l'inspecteur du travail.
 
S'estimant lésé, le salarié saisit la justice administrative, et le tribunal annule la décision du Ministre.
 
Finalement, l'employeur forme un pourvoi devant le Conseil d'État.
 
Le Juge énonce à cette occasion (Conseil d'État, décision n°362235 du 15 octobre 2014) :
 
Que la demande présentée par l'employeur était motivée non pas par les fautes que le salarié aurait commis dans l'exécution de son contrat de travail, mais par des agissements survenus en dehors de l'exécution de ce contrat et rendant impossible le maintien du salarié protégé dans l'entreprise ;
que la Cour d'appel administrative a qualifié les faits qui lui étaient soumis de façon inexacte, en considérant que les agissements du salarié n'étaient pas, à eux seuls, de nature à rendre impossible le maintien du salarié au sein de l'entreprise.
Ainsi, le licenciement d'un salarié protégé peut valablement être fondé sur un acte qui, même s'il ne constitue pas une faute découlant des obligations de son contrat de travail, a des répercussions sur le fonctionnement de l'entreprise, et rend impossible le maintien du salarié au sein de celle-ci.